Bon, quotidiennement je cherche et j'écoute des millions de trucs. Et forcément régulièrement je tombe sur des morceaux et des compositeurs qui me trouent le cul.
Pour exemple, voila quelques-uns des trucs qui m'ont le plus marqué et que depuis j'écoute chaque jour :
Bach : Adagio de la Sonate n°5 pour Violon et Clavecin BWV 1018
Une interprétation originale et justifiée : c'est magnifique.
Ribayaz : Tarantela
Trop chouette, moyen-âge, tout ça, quoi.
Lyapunov : Variations sur un thème russe
Russe. Donc parfait. Comme toujours. N'oubliez pas de pleurer à partir de 2'01.
Khatchaturian : Mascarade
Hahaha, pour ceux qui ont aimé les musiques d'Old Boy. La valse la plus démoniaque jamais composée.
Ravel : Pavane pour une Infante Défunte
Bin oui quoi, c'es quand même foutrement joli. Et ça rappelle que Joe Hisaishi ne vient pas de nulle part. Et puis c'est pour se calmer après Khatchaturian.
Dvorak : Requiem (Introitus)
Faites bien à attention à partir de 4'33. Attention... Et faites-vous dessus à 5'03.
Charpentier : Magnificat
Epoque parfaite, pile entre musique médiévale et baroque : la pêche du médiéval avec son aspect "chanson", et la rigueur contrapuntique du baroque. En plus et surtout une interprétation sublime.
Et bien sûr, plein d'autres trucs évidents et que j'ai honte de pas avoir connus avant, comme l'Adagio du concerto pour piano 23 de Mozart, ou encore le requiem de Brahms, qu'il faut écouter en entier ou rien.
Et puis là, tout juste ce matin, je tombe sur un truc.
Dans mes recherches et études sur la composition et l'harmonie, j'ai développé certains points, certaines lignes de conduite récurrentes qui me permettent de savoir ce que j'aime et ce que je trouve beau.
Et j'ai remarqué qu'un des trucs les plus beaux, qui marche le mieux dans la composition pour moi, c'est ça : déjà, simplifier la gamme, se rapprocher d'une échelle pentatonique, comme les gammes asiatiques. Ce à quoi étaient déjà revenus les "impressionistes" comme Debussy et Ravel. Mais surtout LE truc ultime : laisser la basse et les harmonies évoluer, et par-dessus répéter un motif basé sur les trois notes de l'accord de tonalité fondamentale, de manière récurrente.
A chaque fois ça manque pas, c'est magnifique. J'ai pris conscience de ça de plus en plus. Et ça se retrouve aussi dans la musique pop-rock, progressive et tout ça.
Et voila que je tombe sur ARVO PART.
Comme beaucoup de gens je me sens con de le découvrir juste maintenant.
Bien sûr, ya eu au moins deux morceaux très connus, puisque souvent pris comme musique de film.
Et il ne m'a fallu que quelques secondes pour réaliser qu'il est peut-être le plus grand compositeur vivant.
Sa musique va bien au-delà de la réalité et on ne peut dire qu'une chose : MON DIEU.
En fait il incarne la foi à lui tout seul.
Et regardez un peu les définitions de son style :
"(...Son inspiration...) se caractérise par l'écriture minimaliste , cette musique épurée dont il était question plus tôt et qui donne une impression de simplicité. C'est pourquoi certains musicologues, détracteurs de la musique de Pärt, l'ont qualifié de compositeur « simpliste ».
Le premier élément est l'utilisation de rythmes simples tels que « noire, blanche, noire, blanche » ou « blanche, noire, blanche, noire ». Le second élément est le fameux style tintinnabulum. Chez Pärt, cette écriture formelle s'inspire donc du son de la clochette. C'est lorsqu'un instrument quel qu'il soit, articule son jeu entre trois notes principales, celle de l'accord parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve également dans l'utilisation de notes récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme."
J'avais instinctivement deviné le style tintinnabulum.
Une seule réaction : l'humilité.
A présent, quitte à choisir un exemple de ce que fait Arvo Pärt, ECOUTEZ-CA :
Pärt : De Profundis
DE PROFUNDIS, JE T'APPELLE.